La
Mission des Nations unies en RDC (Monusco) a décidé d'engager ses
troupes aux côtés de l'armée congolaise contre les rebelles du Mouvement
du 23-Mars. Cette décision fait suite aux tirs d'artillerie, jeudi 22
août, sur les faubourgs de Goma, la capitale du Nord-Kivu, et qui ont
fait, selon l'ONU, quatre morts et une dizaine de blessés.
C'est
l'une des principales conséquences de la reprise des combats dans l'est
de la RDC. "Nous pouvons dire que la Monusco est désormais engagée aux
côtés de FARDC (Forces armées de la République démocratique du Congo)
dans la prise en compte de la menace sécuritaire que pose le M23 contre
les populations de Kibati mais aussi et surtout de Goma", a affirmé
vendredi le lieutenant-colonel Prosper Basse, porte-parole militaire de
l'ONU, dans une déclaration à la radio Okapi, la radio des Nations
unies.
Cet
engagement fait suite aux tirs d'artillerie, jeudi, sur les faubourgs
de Goma, chef-lieu du Nord-Kivu, qui ont fait, selon l'ONU, quatre morts
et une dizaine de blessés. "La force de la Monusco a pris toutes les
dispositions idoines en engageant les positions du M23 à l'artillerie
par la brigade d'intervention en soutien aux FARDC. Et aussi nous avons
pris les mesures idoines consistant à protéger les populations civiles
parce que comme vous le savez, c'est le socle de notre mandat", a
affirmé le porte-parole de la Monusco.
Le
porte-parole des Nations unies a rappelé que la Monusco avait déclaré
il y a trois semaines "une zone de protection d'un périmètre de 30 km
autour de Goma et de Sake pour prévenir ce type d'exactions du M23 à
l'endroit des populations civiles".
Des
sources militaires occidentales ont même affirmé que des artilleurs
sud-africains de la brigade d'intervention avaient détruit un char T55
utilisé par le M23 positionné vers Kibati et d'où étaient partis les
obus tombés sur Goma. D'autres cibles ont été visées, selon les mêmes
sources.
Accord de coopération
Mais
le ministère sud-africain de la Défense a démenti l'intervention de ses
artilleurs contre le M23 "Votre source se trompe. Les combats ont lieu
entre les forces armées congolaises et le M23", a déclaré à l'AFP le
porte-parole du ministère de la Défense, Siphiwe Dlamini. "Nous sommes
dans les parages mais nous ne sommes pas précisément impliqués dans cet
engagement. S'il y avait la moindre attaque contre nos lignes, nous
répliquerions", a-t-il ajouté.
Les
affrontements entre l'armée congolaise et le M23 ont repris depuis
mercredi à proximité des villages de Mutaho et Kibati, situés à une
vingtaine de kilomètres de Goma. Des combats par des tirs d'obus
auxquels sont inévitablement exposés les civils.
L'un
de ces obus, tombé sur les faubourgs à l'est de Goma a tué une femme et
son enfant, une roquette tombée à Kanyaruchinya, un village proche, a
tué deux personnes et en a blessé neuf autres, a précisé l'officier de
l'ONU. Un autre projectile a atteint une maison louée par un
fonctionnaire des Nations unies sans faire de victime.
La
situation dans le Nord-Kivu a été au centre des discutions entre les
congolais, Joseph Kabila et sud-africain Jacob Zuma, vendredi à Luanda,
avec leur homologue angolais Eduardo dos Santos. "La consultation fait
suite à une réunion tenue par les trois présidents le 12 mars 2013 à
Luanda. Les trois chefs d'État doivent discuter de nombreuses questions
relatives à la paix et la stabilité dans la région, en particulier les
efforts de paix en cours en RDC", a dit Pretoria.
L'Afrique
du Sud a déployé 1 345 hommes en RDC, au sein de la nouvelle brigade
d'intervention spéciale de l'ONU chargée d'y combattre les groupes
armés, et dotée d'un mandat offensif.
À
l'issue de ce sommet, les trois pays ont signé un accord de coopération
militaire devant permettre la formation des forces de sécurité
congolaises. Cet accord aborde, dans le domaine économique, des
questions relatives aux ports de Lobito en Angola et de Durban en
Afrique du Sud, tout autant que le barrage hydro-électrique d'Inga en
RDC.
oma, 23/08/2013 (AFP/JA/MCN, via mediacongo.net)
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