Tuesday, October 29, 2013

Premier pas vers la libération de neuf défenseurs détenus arbitrairement

RDC : Premier pas vers la libération de neuf défenseurs détenus arbitrairement

Mise à jour le 23 octobre 2013
Paris-Genève, le 23 octobre 2013 - La Cour suprême de justice de Kinshasa a enfin rendu publique sa décision d’accorder la liberté provisoire aux neuf membres de l’Association pour la défense des intérêts de la ville de Bandundu (ADIVB) détenus arbitrairement depuis sept mois en raison de leurs activités légitimes de défense des droits de l’Homme. Toutefois, cette libération est soumise au versement d’une caution exorbitante. L’Observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l’Homme, programme conjoint de la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH) et de l’Organisation mondiale contre la torture (OMCT), qui suit ce harcèlement judiciaire depuis plusieurs mois, appelle à l’assouplissement des conditions d’octroi de leur remise en liberté et à leur acquittement.
En vertu de sa décision du 21 octobre 2013, la Cour suprême de justice de Kinshasa a accordé la liberté provisoire à MM. Roger KITAMBALA TAYEYEFélicien TANZEYDwe NTOTOMOSI,Emmanuel KIZUBA NGAMAKIThéo ENAYEYE TAMPORené MBOTI BOYI MOKEMUYEMBE NGATORéagan FIMBO KUSABUKA et Freddy KAMBE, membres de l’ADIVB détenus à la prison de Bandundu ville depuis le 25 mars 2013. Cette liberté leur a été accordée aux conditions notamment de payer, chacun, la somme de 500 000 francs congolais (un peu plus de 400 euros) de caution et de ne pas quitter la ville de Bandundu sans autorisation du procureur général près la Cour d’appel.

« Je salue cette décision tant attendue de la Cour suprême. Néanmoins, je suis étonnée par le caractère exorbitant de la caution. Ces défenseurs des droits de l’Homme sont pour la majorité d’entre eux sans emploi, leurs familles se trouvent dans la précarité la plus extrême suite à la détention du père de famille. La Cour doit lever immédiatement les conditions d’octroi de la remise en liberté  », a dit Karim Lahidji, président de la FIDH.

« Si cette décision marque un progrès important, la caution exigée s’apparente à une forme de harcèlement supplémentaire à l’encontre de ces défenseurs, qui doivent être acquittés dans les meilleurs délais. Une enquête indépendante doit également être menée sur les allégations de torture et de mauvais traitement subis pendant leur garde à vue et sur les conditions dans lesquelles ils ont été jugés en première et deuxième instance », a ajouté Gerald Staberock, secrétaire général de l’OMCT.

Cette décision fait suite à la requête de demande de liberté provisoire déposée le 26 août 2013 par les avocats des neuf défenseurs, requête qui a été plaidée devant la Cour suprême de justice de Kinshasa et fait l’objet d’un avis favorable du ministère Public, avant d’être mise en délibéré. La Cour n’a rendu publique sa décision que le 21 octobre 2013, soit huit semaines après le délibéré, en violation des exigences légales.

L’Observatoire rappelle que 12 membres de l’ADIVB avaient été condamnés par la Cour d’appel de Bandundu le 19 avril 2013 à des peines comprises entre cinq et 12 mois de prison, pour avoir appelé la population à participer à une manifestation pacifique afin de protester contre la majoration des factures de consommation d’énergie électrique et d’eau. Le 24 août 2013, trois d’entre eux, MM. Fofolo MUKWANIJustin MUYEMBE et Christian MUZEMBE, ont été libérés après avoir purgé une peine de cinq mois de prison.

LES ABUS DE M23 SUR LA POPULATION CONGOLSESE COMMENCENT A ETRE DECOUVERTES

RDC: les FARDC ont découvert deux fosses communes à Kibumba, selon Julien Paluku

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Category: Politique
Published DateWritten by Radiookapi.net
Les Forces armées de la RDC (FARDC), qui ont pris le contrôle de Kibumba samedi après midi, ont découvert deux fosses communes dans cette localité située une trentaine de kilomètres au nord de Goma, dans le territoire de Nyiragongo. Le gouverneur du Nord-Kivu, Julien Paluku l’a annoncé dimanche 27 octobre, réclamant une enquête internationale afin d’établir les responsabilités dans cette affaire dans une zone qui était contrôlée par les rebelles du M23.

«Nos troupes, qui étaient en train de faire le ratissage dans les environs de Kibumba, viennent de découvrir deux fosses communes pleines des corps des gens ; civils ou militaires, cela reste encore à préciser», a déclaré Julien Paluku.

La découverte de ces fosses communes contenant des ossements d’adultes et des enfants a été effectuée au niveau des grottes situées dans les environs la zone appelée « Trois Antennes», selon des sources militaires.

Julien Paluku a par ailleurs invité «la Monusco ainsi que la communauté internationale à mener une enquête pour qu’on puisse établir les responsabilités par rapport à ceux qui seraient des auteurs de ces exactions », estimant qu’il s’agit là «des crimes de guerre, des crimes contre l’humanité. Et si c’est une catégorie des populations qui a été visée sur une base ethnique, c’est un crime de génocide.» 

Pour lui, les responsabilités dans cette affaire devraient être établies rapidement. «Si c’est le M23, parce que c’est lui qui gérait cet espace, qu’il soit rapidement traduit en justice et que la Cour pénale internationale soit saisie», a poursuivi le gouverneur Paluku.

En attendant, une commission d’enquête a été mise en place au niveau du ministère de la Défense nationale et des anciens combattants. D’après le communiqué lu dimanche soir à la télévision nationale (RTNC) par le général Léon-Richard Kasonga, porte-parole des FARDC, cette commission devrait se rendre dans ce secteur afin de fixer l’opinion tant nationale qu’internationale sur cette découverte macabre.

Kibumba, Kiwanja, Rutshuru reconquis

Les FARDC appuyées par la brigade d’intervention de la Monusco ont repris d’importantes positions tenues par les rebelles du M23 au Nord-Kivu au cours des combats qui se sont déroulés pendant tout le week-end. Les cités de Kibumba, Kiwanja et Rutshuru occupées par les rebelles depuis plus d’un an par le M23 sont repassées sous le contrôle de l’armée.

Le chef de la Monusco, Martin Kobler, a visité la cité de Kiwanja dimanche pour réconforter la population locale. Tout en félicitant les FARDC ainsi que les casques bleus déployés dans cette zone pour le travail abattu, Martin Kobler a aussi encouragé la recherche d’une solution politique à cette crise.
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