Monday, October 1, 2012

LAMENTATIONS D'UN CONGOLAIS

LAMENTATION D'UN CONGOLAIS

Je me tiens au dessus du pôle
Regardant vers une forêt lointaine
Cachée dans un pays de méandres
Où retentit un cri amère
D'un peuple en plein désarroi.
Le cri perce mon coeur,
L'alarme retentit avec vacarme
L'horreur se fait voir de si loin,
L'âme d'un peuple est déchirée;
La torture a franchi les limites.

Pleur ô mon pays!
Ta virginité a été violée
Tes nerfs sont gonflés d'angoisse
La terreur bat son plein
Sur une terre abandonnée.
Les veines de tes mamelles sont sèches;
Plus de lait pour tes enfants,
Voilà pourquoi ils crient très fort
Car la misère leur infligée
Est d'une atrocité indescriptible.

Tu meurs en silence pays des aieux;
Tes roses n'attirent ni mouches  ni abeilles,
Le cri de désolation repousse l'honneur,
Ta nation en péril demande quel est son sort
Voyant ta mort soudaine s'approcher.

Crie contre tes détracteurs
Crie contre tes fossoyeurs
Crie contre ceux qui rongent tes veines
Crie contre la maladresse
Tu verras tes enfants renaître du néant.
Ils sont sur de terres arides
Eloignées de l'odeur poissonneuse
D'un fleuve au centre de l'Afrique.

Je me plains contre les dirigeants
A cause de leurs vains discours
Voyant que le peuple n'a plus d'espoir
Car épuisé par  leurs fausses promesses.

Ils ont ravagé toute notre maison ;
Quand ils ouvrent leurs bouches,
C'est pour promettre un voyage vers Jupiter.
Notre vie est consumée par la douleur;
Le feu du malheur nous pique
Car le même discours revient.
Un jour nouveau nous est promis
Eclairé par un soleil rose
Ce que nous voyons,
C'est un jour de ténèbre sans couleur.

Nos années passent,
Nos projets s'anéantissent,
Dans la douleur se noyent nos espoirs,
Nos plaintes ne sont pas entendues
car leurs oreilles se sont endurcies
Pour éviter d'entendre le cri de détresse
Montant des coeurs sans espérance.

Le peuple attend le jour de sa mort;
Peuple sans lendemain,
Meurtri et désespéré.
Quand allez-vous mettre
Fin à vos actes ?
Nous sommes regardés comme des bêtes,
A leurs yeux nous sommes des cancres.
Beaucoup d'années ils nous outrages;
Nous avons cousu des sacs sur notre peau.
Nous avons porté des lambeaux déchiquetés
Sur lesquels tout fièrement
Se posent nos derrières sans chair.

Les pleurs ont détruis nos visages,
L'ombre de la mort
Est contamment sur nos paupières.
Notre souffrance ne leur parle pas.
Par suite de leurs barbaries,
nous souffrons et mourrons
Les coeurs percés par la douleur.

Vous voulez coudre nos bouches
Pour nous éviter de chanter notre malheur.
La frustartion est devenue
La nourriture quotidienne de toute la nation.

Ils s'invitent au partage du butin
Alors nous sommes sans repas.
Notre souffle se perd,
Nos jours s'abrègent
La génération à venir ne trouvera rien
Car sur leur passage tout est emporté.
Nos enfants sont saisis d'effroi
Nous voyant incapables de parler.
Ils veulent déterminer notre destinée.
Le sentier qu'ils nous ouvrent
Conduit seulement à la pauvrété ;
Comme un arbre ,
Notre espérance est arrachée,
Notre joie dépouillée,
La couronne de notre tête pillée.
Nous sommes devenu des "sans horreur",
Un peuple vendu sans prix,
Brisé par le joug de la souffrance.
Ceux dont nous avons supportés
Nous ont simplement abandonnés.
Et sont allé dans d'autres terres
Investir les fruits de notre sueur.

Nous avons été opposé les uns aux autres;
Violées ont été nos mères.
Devant nos fils ,
Leurs soeurs ont été souillées.
Nous avons été consumés par la faim;
Toute la nation a porté la honte
Et eux se regalent des bons vins
Après des geurres qu'ils nous ont amenées
Pour s'enrichir sur notre dos
Et fèter des victoires non méritées.

Remettez notre pouvoir!
Vous verrez que nous sommes plein d'intelligence,
L'idiotie n'a jamais été notre excellence.

Qui plaidera notre cause devant eux ?
Ils ont envahi tous les secteurs de notre vie.
Juges et avocats ils le sont.
Nous n'avons point d'avocat terrestre;
Nous nous confions à l'Eternel.
Votre justice est pourrie,
Sa face est maccabre
Elle fait tout pour vous péréniser!
Vos jugement ne conduisent
Qu'à la peine capitale.
Nous sommes empêché de plaider
Notre cause devant vos tribunaux.

Nous avons été soumis à d'amères atrocités
La jeunesse s'est noyée dans la vieillesse,
Notre vieillesse s'est prématurement
Accaparée de notre jeunesse.
Nous n'avons rien gagné de vos brutalités;
Nos pieds ont marché sur une terre en feu,
La douleur ressentie est atroce,
Seul le diable et ses anges
Ne peuvent le cpomprendre
Car ce qui leur interesse ,
C'est nous voir
La chair collée sur nos os
Marchant clopin clopant vers la tombe
Où ils viendront pleurer sur nos os.
Tous nos mouvements sont surveillés,
Nos paroles sont limitées,
Notre gorge est devenue sèche,
Notre voix est rigueuse.
Assez nous avons parlé!
Assez nous avons pleuré!
Nous contemplons notre fin avec sourire,
Notre amertume changée en joie;
Sans cela la vie ruinera notre âme
Et notre vaine existence
N'aura aucune explication.

Ceux qui ont tenté de crier
Leurs bravours se sont évanouies,
Leurs pensées évaporées dans les airs,
Leurs lits placées sur des rocs
Leurs os se sont faits compter,
La douleur a fait pousser la barbe,
Leurs doigts se sont allongés
A cause des interminables lamentations.
Oh ! C'est  douloureux de penser à eux.
Nos voix ne les atteignent jamais.
Là où ils sont ,nous n'y pouvons entrer
Par peur de voir comment ils se tordent.
Les fouets ne peuvent apaiser leurs pleurs.
Ila ont la faim pour nourriture,
La mort est l'unique issue pour les uns;
Elle sert aussi d'instrument de terreur.
Pour avoir dénoncé le mal,
Les injustes les ont placés dans la pourriture.
L'odeur de l'enfer arrive au nez.
Les murs peintes en moisissure
Ne donne du repos à l'âme en détresse:
La désolation fait plaisir à leurs bourreaux..
Qui les  ont condamnées à mort.
Dans le silence ils passeront comme la fumée,
Ils ne sauront le lieu du repos de leurs corps.

Nos morts sont heureux plus que nous;
Finis pour eux le soucis d'une vie ratée;
Finis pour eux les travaux sans salaires;
Finie la recherche d'une paix introuvable.
Ils meurent au pays ou en exile,
Sans voir leurs espoirs monter sur les rails.
Nous nous retrouverons un jour
Après que nous aurons beaucoup souffert.

Nous avons été pris en otage,
Par une bande des sorciers sans pitié.
Des vampires se sont multipliés ,
Beaucoup de sang ont  été sucés
Du  nord au sud,de l'est à l'ouest.
Le peuple pleur ses fils et filles,
Tombés sur le champ d'une bataille fantaisiste.
Ils sont morts comme des araignées
Au pieds d'un éléphant en furie.
Qui connaîtra les noms de nos enfants
Morts pour satisfaire  le goût du pouvoir?
Ils sont morts sans salaire
Comme des mercenaires non engagés.
Ils sont morts sans principe,
Juste pour le plaisir de toucher une arme.
Leurs seigneurs ne se rappelerons jamais d'eux.
Ce qui compte c'est gâteau qu'ils ont en main.
La terre a englouti de héros en papier
Et leurs armes sont passées entre les  mains d'autres
Qui mourrons aussi comme eux.
Leurs couches calmerons leurs douleurs ;
Quand le vent passera sur leurs os,
les espoirs se rafraichisseront encore.
Certains ont été enterrés avec tambours
Beaucoup sont oubliés dans des forêts inaccessibles,
Leurs chants font danser les hiboux
Et dans les ténèbres maccabres,
Ils se reposent sans paix guerriers oubliés.

Nos voix se leveront pour célebrer votre défaite
Nos voix chanteront votre faible bravoure
Car vous êtes morts sans libérer votre terre.
Votre assurance a été brisée,
Ceux qui se combattaient se sont salués.
Ils ont fumé le calumet de la paix ;
Et un autre jour de souffrance s'est ouvert.
Nous les avons étalé des rameaux
Leur montrant notre aptitude à supporter.

Tous les aventuriers ont été renumérés
Chacun a eu sa part et se réjouit,
Le peuple n'a eu que fallacieuses promesses.

On attend voir briller le soleil
Sur un pays dont la trace d'espoir se perd.
Ce sera un soleil de l'hiver sans chaleur.
Tout comme vent d'été n'apporte fraîcheur,
Nous continuerons à nous exiler loin du pays
Vers les sphères où nous ne sommes pas aimés,
Pour éviter d'être étrangers dans notre pays
Et assister passivement à une fin désastreuse.
Nous courrons chercher bonheur ailleurs
Nous nous plaignons de nous même;
La peur de la xénophobie nationale nous tracasse;
Nous mourrons chez autrui comme des hirondelles
Qui meurent et disparaîssent en plein mer.
Aux quatre coins de la terre  nos cris s'élèvent,
La douleur de vivre chez autrui nous consume;
Nous pensons à nos villages pleins de maniocs,
Nous avons des durs labeurs pour survivre
Et de cela nous faisons vivre les nôtres
Restés au pays  les bras croisés
Se racontant des contes de fées
Pour oublier la longueur du temps.
Tel est le loisir qu'un peuple se procure
Puisque ne sachant à qui se lamenter
Il noie son temps dans la causerie.
La politique a pris toute leur jeunesse.
Ils ont soutenu des gens sans conscience ;
Ils ont donné le pouvoir aux impies.
C'est pourquoi au malheur ils crient.
Se souvenant de leur péché
Ils ne savent à quel saint se vouer.

On s'instruit du passé pour diriger l'avenir.
Des années couleront avant qu'ils comprennent.
Quand il sera alors temps de comprendre
Un verre de boisson ou une tasse de café
Leur fera oublié toute la souffrance
Et denouveau un arbre mort sera levé
Et finira par écraser leurs espérances.
L'oeil ne verra plus et l'oreille n'entendra plus
Ils ne reniflérons pas l'odeur du changement;
Leurs yeux ne verront pas la lueur,
Les jours augmenenterons leur vitesse
La souffrance les précipitera vers la tombe.
On enterrera des morts vivant
Dont les cadavres rejouiront les termites.
Le temps se sera envolé.
Pour racheter leurs fautes
La terre comptera  leurs péchés
Et jamais bonheur ne leur sera accordé.
C'est ce qui arrive
A ceux qui n'écoute le son du renouvellement.
Les cris d'amertume abrégeront leur destin
Ils sécheront comme l'herbe de champ
Vous chercherez la mort plutôt que de vivre
Vos couches ne calmeront pas votre douleur
Vous vous plaindrez dans l'amertume de votre âme
Plus dans vos maisons vous ne reviendrez
Tout sera arraché et remis au indigents
Qui mangeaient à vos pieds sans rassasier ;
Vous maudirez les jours de votre élévation.

Notre pays est mort
Tué par des envahisseurs venus de très loin
Pour briser le droit d'un peuple fatigué.
Notre terre a été profanée
Aucun droit ne nous est accordé.
En reclamant ce qui nous appartient
C'est au coup de matraque qu'on nous disperse.

Ils se sont mis à manger seuls notre pain,
Indigents indésirables c'est ce que nous sommes;
Eux se rejouissent de la grandeur de biens
Qu'ils ont mal acquis à notre détriment.
Le malheureux marchant nu,
N'a vu personne  se soucier de lui.
Des malades entassés dans des mourroirs
Attendent d'être soignés à leurs morts.
Les écoles tombées en ruine
Portent la poussière comme veste.
Ce que les mains de pauvres  ont produit
La bouche qui n'a pas travaillé a consommé.
L'argent de la peine n'est pas payé
Le Congo crie contre ses détracteurs,
Ses rivières versent des larmes sales;
Dans chaque coin des gardes sont placés
Yeux et oreilles ils surveillent.
Ils sont joyeux de notre malheur;
Avec zèle ils se donnent à leur labeur.
Le salaire de sang fait leur bonheur.

Le ciel au dessus de nous
Est devenu très rouge
A cause du sang qui jaillit
Refleté par une terre en désarroi
Où le cri d'angoisse retentit  de partout,
Une terre où le mensonge fait vivre,
Où le pieds se presse d' aller frauder,
La terre qui fait sécher la peau;
La terre qui contamine ses habitants;
La terre qui vit dans la peur de voir
Ses fils se vider pour aller refaire leur vie
Ailleurs où ils ne seront jamais tranquilles.

L'opprobre nous a repris sur sa couche.
Nous avons pris en dégoût
La vie sur notre propre terre
Par ce que de méchants se sont multipliés.
Notre pays est devenu vieux,
Sa tête se courbe sous l'effet  de la peine.
Ceux qui l'ont envahi ne l'ont pas nourri.
L'équilibre de ses jambes diminue;
Ses veines se sont troués,
Son sang a noirci,
Le coeur ne bat plus la seconde;
C'est la mort d'une terre abandonnée
Dont le visage n'est plus beau à voir;
Terre où ont disparu les abeiiles à miel,
Terre qui ne produit plus selon la saison;
Elle ne fait qu'engloutir les siens.

Qui peut sauver le congo de son malheur?
L'un dira :"pas moi "
L'autre s'excusera par ce que la tâche est dure.
Il y a des bruits de bottes partout
Se faisant entendre jusqu'au bout du monde.
Sa vigueur et sa virilité ont disparu .
Des microbes y ont semé la terreur,
Un petit tonnerre lui fait peur
Et lève les cheveux sur la tête.
Le sol ne connait plus la lumière.
Quand il crie personne ne répond
Les mouches aiment  sa pourriture,
L'espace de ses mouvements est réduit.
Le vent de l'Est l'étrangle,
Ses jours n'ont plus d'éclat.
En lui ne réside ni sagesse ,ni puissance
Son pieds chancellant est reservé au mépris
Mon pays est devenu objet de raillerie.

Le congolais plaide sa cause devant des impies
Non attentifs aux repliques de ses lèvres,
Vers la ruine il s'avance sûrement.
Des étrangers l'accompagnent avec caresses,
Toutes les richesses passées entre leurs mains.
Le congolais est incertain de son futur;
Les pilleurs s'en iront l'un après l'autre
Vivre dans de merveilleuses demeures
Qu'ils auraient construites chez eux
Pendant le temps passé chez lui.

Pleur oh! Pays qui se meurt !
Pleure sur ton sort amère
Toi qui n'a pas voulu entendre tes fils.
Pleure,toi qui a délaissé tes enfants.
Pleure,toi qui a remis le pouvoir
Aux vampires assoiffés du sang frais.
Pleure,toi qui n'a point eu pitié
Des pauvres qui mourraient affamés.
Ton salut viendra un jour
Seulement quand tu te souviendras
De tes enfants qui meurent à l'étranger,
Là où les terres qui les absorbent
Ne reconnaîtront jamais leurs cadavres.
Ta maladie guérira en toi
Quand tu te lèveras
Pour sécourir les indigents
Criant jour et nuit
A la recherche de la paix de l'âme.

L'obscurité profonde règne sur toi.
L'ombre de la mort plane au dessus de toi.
Ta lumière n'a rien de semblable.
Elle est faible pour reconforter les égarés.
Autour des mines
Voltigent des  sauterelles venues de loin.
Leurs yeux à moitié ouverts
Ils ne verront pas clairement
Un peuple croupissant sur son sol
A cause d'un pouvoir égoiste.

Les terroristes se sont emparés de toi
Terre que le Trés  Haut nous a donnée,
Notre seul héritage inalienable.
Leur terreur trouble notre conscience.
Innocents , nous le sommes ;
Nous nous tenons sur notre foi
Un moyen de mépriser notre existence.
Les fléaux donneront une ruine soudaine
A tous ceux qui torturent tes enfants.
Le soleil s'éteindra au dessus de leurs têtes,
Ils ne verront pas où se cachent leurs trésors
Jusqu'à ce que paraîtra une nouvelle race
que nos parents ont attendue,
Qui viendra au secours de malheureux
Sans penser à leurs propres intérêts.
Les pains et médicaments seront partagés
Sans regarder à la couleur de nos pieds;
Sans cela ,tu dormiras dans le tourment
Tu mouras sans honneur
Et personne ne te pleurera
Par ce que tes enfants partiront avant toi.