Tuesday, September 1, 2015

Analyse de la situation politique, économique et sécuritaire au Congo RDC par la Démocratie Chrétienne

Paris, 18 /08/2015

Mesdames, mesdemoiselles et messieurs,
Mes très chers compatriotes,
Mesdames et messieurs de la presse,
La crise politique, sécuritaire, économique et sociale en République Démocratique du Congo ne fait que s’aggraver et cela constitue une menace aussi bien pour la population congolaise que pour les autres peuples d’ Afrique.
 Au Congo-Kinshasa, l’actuel président sortant, M. Joseph Kabila, multiplie les stratégies du chaos afin de se maintenir au pouvoir au delà de son deuxième mandat, alors qu’il s’était déjà prévalu d’un mandat « de fait », de 2001 à 2006 et de deux « mandats électifs » contestés.
Les stratégies ourdies par ses laboratoires diaboliques visent ce qu’on appelle à Kinshasa le « glissement » qui en réalité devrait être défini, plus correctement, comme la tentative d’un coup d’état permanent visant à se pérenniser à la tête de l’état congolais, confisquant le pouvoir qui appartient au peuple souverain.
 L’impasse politique actuelle est caractérisée par l’absence d’un véritable processus électoral, l’absence de dialogue politique ainsi que la répression politique dont la manifestation la plus évidente est la présence de nombreux prisonniers politiques et d’opinion dont la faute consiste à réclamer plus de liberté, plus de démocratie et le respect de la Constitution en vigueur.
En République Démocratique du Congo, toute voix dissidente fait l’objet de menaces et intimidations ; la presse est censurée et soumise à des fortes pressions politiques, comme vient d’être denoncé par Reporter Sans Frontières,  alors que  les médias publics sont au service exclusif de la majorité factice et fantoche au pouvoir.
En ce moment, en RDC, une politique-spectacle est mise en place pour essayer de convaincre surtout la communauté internationale qu’au Congo-Kinshasa on est en train d’organiser des élections alors qu’un véritable et cohérent processus électoral est complètement absent, le calendrier électoral élaboré par l’actuelle commission électorale dite « indépendante », CENI en sigle, est déjà caduc, dépassé et atomisé alors que les ressources financières budgétisées depuis 2012 pour les élections – plus de 700 millions de dollars – ont été détournés et la majorité au pouvoir ose se prévaloir de ses propres turpitudes pour soutenir qu’il n’y a pas d’argent pour les élections et justifier ainsi le dépassement de la durée du mandat de M. Kabila.
 Certaines voix se sont levées pour qu’un dialogue politique se tienne afin qu’on puisse tenir les élections les plus importantes dans le respect du délais constitutionnel; mais après avoir compris que la majorité de l’opposition et des forces vives de la nation s’opposent à toute idée de prolongation du mandat de l’actuel « président » sortant, celui-ci hésite et il est en train de plonger le pays dans une impasse politique caractérisée par l’absence aussi bien de dialogue politique que d’élections.
A Cette impasse politique, qui constitue une menace pour la paix en RDC, s’ajoute un climat d’insécurité tendu, caractérisé par la présence de groupes armés qui massacrent à l’arme blanche la population de l’Est de la RDC, alors qu’à l’Ouest et dans la ville province de Kinshasa, la violence policière avec la découverte de fosses communes de plus de 426 corps inhumées la nuit par des militaires, à la périphérie de Kinshasa, à Maluku et à Kimwenza sont les résultats de la répression militaire des manifestations de masse contre le changement de la Constitution de Janvier 2015.
Le peuple congolais ne pourra accepter plus longtemps cette situation de tentative de coup d’Etat permanent qui passe, entre autre, par :
 1. Le démembrement de certaines provinces, sans  préparation financière ni logistique, qui risque de constituer un obstacle  insurmontable pour la tenue des élections provinciales et locales, libérant des forces centrifuges  qui pourraient provoquer la  balkanisation de la RDC.
2. Le détournement des fonds pour les élections, alors que la communauté internationale n’est pas disposée à financer des élections dont le calendrier est irréaliste et contraire aux priorités du pays, comme  la subordination de l’élection présidentielle à des élections locales, jamais tenue depuis 14 ans que M Kabila est au pouvoir;
3. L’exclusion de millions d’électeurs en droit de vote et majeurs d’âges mais qui n’auront pas le droit de voter en violation de l’art. 5 de la Constitution;
4. Le manque de transparence et l’inclusivité du Fichier électoral, le seul au monde dont le nombre d’électeurs diminue en 5 ans, plutôt que d’augmenter, dans un pays comme le Congo-Kinshasa avec une démographie galopante.
5. Les entraves à la fiabilisation du Fichier Électoral, dont l’Organisation Mondial de la Francophonie en est témoin.
Et quand on se demande quel est le BILAN de M. Kabila qui veut à tout prix s’accrocher au pouvoir, un seul constat saute à nos yeux :
la RDC demeure le pays le plus pauvre au monde par revenu pro-capita, selon les statistiques du FMI de 2015, avec un revenu par habitant de peu supérieur  à 300 dollars par an.
M. Kabila n’a pas corrigé le paradoxe du pays le plus riche au monde en ressources naturelles mais qui a le taux de concentration de pauvreté le plus élevé au monde; bien au contraire, sous sa gouvernance la fracture sociale entre le détenteurs du pouvoir extrêmement riches et les masses toujours plus démunies, n’a fait qu’accroître.
Alors que les ténors du régime Kabiliste vantent une croissance macro-économique à deux chiffres, les analystes sérieux parlent plutôt de fuites de capitaux qui avoisinent les 4 milliards de dollars par an, alors que le budget national ne dépasse pas les 9 milliards de dollars.
En d’autres termes, le tristement célèbre « économie de comptoir » qui se caractérise par une totale absence de production interne de biens et des services, est présentée comme une croissance économique alors que les capitaux accumulés par les protégés du pouvoir cachés aux îles Vierges  ou bien aux îles Caïmans n’apportent rien au peuple congolais.
 Un Congo Démocratique sans alternance politique continuera à être un Congo instable, ravagé par l’insécurité intérieure et extérieure, où des milliers des victimes risquent de s’ajouter aux 9 millions de morts qui ont endeuillés la RDC depuis 1996.
Le peuple congolais ne mérite pas cela.
 L’Afrique ne peut changer sans un nouveau Congo.
Voilà pourquoi la Démocratie Chrétienne congolaise soutient l’alternance politique ainsi que la fin du cycle de prise et conservation du pouvoir par les seigneurs de guerre.
Un nouveau cycle politique en RDC et en Afrique requiert le respect de limite de mandat constitutionnel et l’arrêt des stratégies de coup d’état permanent visant à instaurer le chaos par le blocage du processus électoral ainsi que le maintien au pouvoir « de ipso facto » des actuels présidents :
nous citons le cas du Rwanda, du Burundi et d’autres pays qui font face à ce même problème.
 En ce qui concerne la RDC, la multiplication des subterfuges pour établir une présidence à vie nous fait penser que les pressions diplomatiques ne sont pas suffisantes pour faire reculer les plans néfastes conjugués pour pérenniser le pouvoir de  M. Kabila.
Craignant la capacité de mobilisation de l’opposition progressiste, M. Kabila maintient en prison des leaders politiques de calibre dont l’opposant Eugène Diomi Ndongala,  Président de la Démocratie Chrétienne, initiateur et porte de la Majorité Présidentielle Populaire, les défenseurs des droits de l’homme comme Christopher Ngoy et tant d’autres,  car il craint la réaction de la population et la capacité de mobilisation des leaders dissidents pro-démocratie.
 Au Rwanda, M. Kagame fait la même chose en maintenant en prison M.me Victorine Ingabire ;
M. Nkurunziza, au Burundi, embastille ceux qui se sont opposés et s’opposent à sa parodie d’élection.
 En RDC, une crise politique de grande envergure s’annonce face à l’apathie scélérate de ceux qui, ayant échoué à modifier la Constitution, veulent désormais se maintenir «  ipso facto » au pouvoir,  sans élections.

Le moment est venu, pour  la communauté nationale et internationale, de se saisir de cette situation explosive, sanctionnant ceux qui s’opposent à l’alternance politique à la tête des pays africains, car les présidences à vie ne sont rien de moins que des dictatures caractérisées par la gabegie financière, la corruption, la violation aussi bien des droits de l’homme que des droits civils et politiques des citoyens africains.
 En effet, même si beaucoup de pays africains sont signataires du Pacte International relatif aux Droits Civils et Politiques, peu de citoyens africains en connaissent le contenu.
Même si le combat pour la défense des droits de l’homme est nécessaire aujourd’hui en Afrique, le moment est venu de revendiquer aussi celui pour le respect des droits civils et politique des peuples africains.
 A cet effet, le Président de la Démocratie Chrétienne, Eugène Diomi Ndongala, prisonnier politique personnel de M. Kabila, à été obligé de saisir le Comité international des Droits de l’Homme de Genève justement pour porter plainte contre le régime Kabila pour violation des dispositions du « Pacte International Relatif aux Droits Civils et politiques » et nous sommes certains que cette procédure aboutira à sa libération et la condamnation de ce régime liberticide.
Mais l’implication de la communauté internationale ne suffit pas, à elle-seule, à contrer les ambitions démesurées des « Présidents » souvent issus de rebellions armées et qui essayent de conserver le pouvoir par tous les moyens, si les populations africaines ne leurs font pas barrage, comme le courageux peuple du Burkina Faso nous  a appris, mettant ainsi un terme à la tentative de coup d’Etat constitutionnelle de M. Blaise Compaoré.
 En RDC, le peuple congolais est déjà descendu dans la rue et il a dû affronter, les mains nues,  les chars de combat et les kalachnikovs des forces armées congolaises.
La particularité de la situation en RDC est caractérisée par le constat que les stratégies de « glissement » inconstitutionnel du mandat présidentiel se multiplient et se combinent, au risque d’embraser le pays avec effets dévastateurs pour son unité et sa cohésion nationale qui est  déjà très fragile.
La Démocratie Chrétienne demande au peuple congolais de défendre son droit à un futur meilleur conformément à notre hymne national  » débout congolais » et à l’art. 64 de la Constitution,  qui  l’autorise à s’opposer à quiconque complote pour  conserver le pouvoir par la force, et aux autres peuples d’Afrique de s’approprier de ses droits civils et politiques.
 CONGO DESIR
Raison pour laquelle Démocratie Chrétienne lance officiellement dès aujourd’hui la campagne « Congo Désir » sur toute l’étendue du territoire de la RDC, au sein de sa diaspora très engagée, auprès des amis du Congo et sans oublier ceux là qui ont choisis la RDC comme leur deuxième patrie.
Congo Désir  n’est pas un nouveau parti  politique mais plutôt une campagne politique qui vise à promouvoir un  mouvement citoyen, populaire, dont l’objectif principale est celui de  fédérer toutes les sensibilités politiques pour barrer la route aux promoteurs des valeurs  anticonstitutionnelles qui veulent continuer à gouverner par défi, en violant impunément la Constitution.
Avec ses 450 tribus, la RDC appartient à tous les Congolais ; enfants, jeunes et personnes âgées. La RDC va très mal. les Congolais doivent se prendre en charge. Le sursaut face aux soubresauts, c’est notre « Congo Désir »:
La RDC,  qui a connu plusieurs dictatures,  n’a plus besoin d’un homme fort et providentiel qui se croit au dessus de la Constitution et des lois de la République pour prendre en otage tout un peuple. Le Congo a besoin d’ institutions fortes ancrées dans la bonne gouvernance, la démocratie, le respect des droits humains et des droits civils et politiques. C’est pourquoi, les congolais doivent se mobiliser pour défendre le processus de démocratisation menacé par ceux qui veulent instaurer au Congo-Kinshasa une monarchie à vie. C’est aussi cela la motivation qui a poussé la Démocratie Chrétienne à lancer la campagne citoyenne appelé « Congo Désir« , car nous aimons les Congo dans son ensemble et nous nous refusons d’idolâtrer des individus.
La Démocratie Chrétienne veut aussi attirer l’attention de l’opinion nationale et internationale sur le fait que l’Afrique Centrale est en train d’accroitre ses dépenses militaires et la menace de nouveaux conflits pèse aussi bien sur les populations civiles que les états qui entourent la RDC, en ce moment si délicat où l’alternance et l’alternative politiques sont combattues par  certains dirigeants africains prêts à sacrifier la paix et la stabilité de leurs pays sur l’autel de la confiscation personnelle  du pouvoir d’état
 Comme avait écrit Frantz Fanon :
«  L’Afrique a la forme d’un revolver dont la gâchette se trouve au Congo ».
– Vérité et Justice pour le Congo,
– Alternance politique pour les peuples d’Afrique,
– Libérez les prisonniers politiques qui luttent pour le respect des droits civils et politiques;  libérez Eugène Diomi Ndongala et tous les autres leaders  pro-démocratie qui croupissent dans les prisons africaines à cause de leurs opinions politiques.
Je vous remercie.
Freddy KITA
Chevalier de la paix,
-Secrétaire général de la Démocratie chrétienne, D.C.
-Coordonnateur du comité de suivi de l’initiative panafricaine
pour la défense de la démocratie, I.P.D.D

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